La ménopause est une étape de la vie de chaque femme au cours de laquelle se produisent de nombreux changements principalement dus à des variations hormonales. La baisse des taux d’hormones féminines affecte divers processus physiologiques de l’organisme (étant donné que leurs récepteurs sont situés sur différentes cellules et différents tissus) et ses effets sont visibles à tous les niveaux, depuis l’humeur jusqu’à l’aspect de la peau. Le système immunitaire n’est pas épargné par ces changements et leur impact peut être plus important que ce que l’on pense. 

Dans cet article, nous vous expliquerons ce qu’est la ménopause, les changements hormonaux qui se produisent, les symptômes caractéristiques ainsi que les principaux effets, directs ou indirects, de la ménopause sur le système immunitaire et leurs conséquences sur notre santé. 

Qu’est-ce que la ménopause ?

La ménopause est un processus de restructuration de l’équilibre hormonal lié à l’âge qui survient chez les femmes. Il commence en général autour de 40 ans par une phase appelée « préménopause ». Au cours de la phase suivante, que l’on appelle la « périménopause » (souvent autour de 47,5 ans), le cycle menstruel devient irrégulier et en général, à 51 ans, plus de la moitié des femmes ont connu la ménopause à proprement parler, c’est-à-dire le moment où leurs dernières règles remontent à plus d’un an. La dernière phase se nomme « postménopause » et peut s’étendre sur plusieurs années après la ménopause.

Quels sont les changements hormonaux qui surviennent pendant la ménopause ?

Lorsqu’une femme est fertile, deux hormones, l’œstrogène et la progestérone, se chargent de préparer l’organisme à une éventuelle grossesse. Si la fécondation n’a pas lieu, les taux d’œstrogènes et de progestérone diminuent et les règles commencent. Ensuite, les taux de ces hormones augmentent à nouveau en suivant un processus cyclique qui accompagne la femme jusqu’à la fin de sa fertilité : la ménopause.

Tout au long des différentes phases mentionnées précédemment, des évolutions progressives ont lieu sur le plan hormonal :

  1. Pendant la préménopause, l’organisme commence à diminuer la production des hormones féminines (progestérone et œstrogène).
  2. Au cours de la périménopause, il lance la phase décisive de restructuration de l’équilibre hormonal. Tout d’abord, le taux de progestérone diminue de manière significative, et l’organisme doit donc composer avec un excès temporaire d’œstrogène. Ensuite, le taux d’œstrogènes baisse également, et on retrouve la même proportion entre les œstrogènes et la progestérone. 
  3. À un moment donné, l’organisme stoppe le fonctionnement des ovaires et les taux des deux hormones dans le corps chutent brutalement. Étant donné que l’ovulation n’a plus lieu, les règles cessent également. Ce sont les dernières règles qui sont appelées « ménopause ». Au cours de cette phase, alors que les hormones féminines (œstrogène et progestérone) sont produites en très faibles quantités, le taux de l’hormone masculine (testostérone) reste identique dans l’organisme. La hausse de la quantité de testostérone modifie l’aspect du corps. Les courbes féminines des fesses et des hanches s’aplanissent et les poches de graisse se déplacent vers le ventre.
  4. C’est au cours de la postménopause qu’ont lieu les derniers réglages pour que les hormones trouvent un nouvel équilibre stable.

Quels sont les principaux symptômes de la ménopause ?

Dans notre entourage, nous entendons aussi bien parler de femmes qui ne remarquent quasiment rien que de femmes qui vivent très mal cette période. En effet, le spectre et la sévérité des symptômes varient énormément d’une personne à l’autre.

Parmi les symptômes classiques de la ménopause, on trouve les variations du cycle menstruel que nous avons déjà mentionnées, les troubles du sommeil, la prise de poids et la transpiration. Il existe d’autres signes courants : perte de cheveux, douleurs dans la poitrine, douleurs articulaires, tachycardie, hypertension, maux de tête, sautes d’humeur, rétention d’eau et diarrhée.

Ces altérations de certains processus physiologiques ont également un impact direct sur le système immunitaire. Dans le paragraphe suivant, nous vous expliquerons quels sont les principaux facteurs à prendre en compte.

Quels sont les effets de la ménopause sur le système immunitaire ?

Pour commencer, rappelons que le fonctionnement du système immunitaire est affecté par le vieillissement de l’organisme. Cette baisse des défenses naturelles, appelée « immunosénescence », commence également à être visible à partir de 50 ans et se combine aux effets directs des changements hormonaux en ce qui concerne la santé féminine. En voici les principaux aspects :

Ménopause et maladies infectieuses

Au cours de la ménopause, on observe des altérations au niveau cellulaire et sérologique du système immunitaire1,2,3. Ces modifications impliquent une baisse de la réponse immunitaire, ce qui induit un risque accru d’infections, notamment par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus de l’herpès simplex (VHS), le cytomégalovirus (CMV) et la grippe, selon une revue de 20134.

Ménopause et maladies auto-immunes, une possible hausse de l’inflammation

Les variations cellulaires (lymphocytes B, lymphocytes T, cellules NK et autres) et sérologiques (cytokines et autres médiateurs) sont également associées à une hausse du risque de développer des maladies auto-immunes5. Selon l’une des hypothèses envisagées, à cause des changements hormonaux, certaines réactions aiguës se transformeraient en réactions inflammatoires chroniques, avec une hausse des auto-anticorps.

Ménopauses et pathologies du système urinaire

Environ 10 à 15 % des femmes âgées de plus de 60 ans souffrent d’une augmentation de la fréquence des infections urinaires.

La progestérone et les œstrogènes font partie des principaux régulateurs du système immunitaire de l’appareil reproducteur féminin. La plupart des cellules immunitaires et des cellules épithéliales et stromales de l’ensemble de cet appareil répondent aux stimuli des hormones sexuelles. C’est pour cette raison que la baisse de ces hormones implique des modifications des systèmes de défense du système uro-génital qui, associées à des variations du taux d’acidité du tractus vaginal, prédisposent les femmes à une croissance bactérienne plus importante.

Ménopause et flore bactérienne

Comme on le sait, le système digestif, et notamment la flore bactérienne, joue un rôle prépondérant dans la fonction immunitaire et la santé en général. Par conséquent, le manque d’appétit et les problèmes digestifs, courants pendant la ménopause, ont un impact direct sur l’efficacité du système immunitaire.

Ménopause, cortisol et stress

La ménopause impacte également directement les taux de cortisol, l’hormone du stress (6). De plus, il s’agit en général d’une période stressante en elle-même. Cela est dû aux changements hormonaux et aux symptômes gênants qui en découlent (sautes d’humeur, transpiration, troubles du sommeil…) ainsi qu’à d’autres phénomènes qui surviennent en général à cette époque. Parmi ceux-ci, on peut citer les problèmes personnels et familiaux, comme les exigences des enfants adolescents ou les jeunes adultes qui quittent la maison, les parents qui vieillissent et nécessitent de l’attention, ou encore les évolutions professionnelles. Les femmes sont en général confrontées à plusieurs de ces évènements au cours de cette période, ce qui déclenche ou aggrave une situation de stress qui a une influence négative sur notre système immunitaire.

Ménopause et manque de sommeil

On sait aussi que le manque de sommeil a un effet sur la fonction immunitaire, que ce soit à court ou à long terme. La ménopause est une phase au cours de laquelle les nuits difficiles peuvent être fréquentes. 

Ménopause et manque d’activité physique

La fatigue dont souffrent certaines femmes au moment de la ménopause peut entraîner une baisse de l’activité physique. Cela a des répercussions négatives sur le système immunitaire et provoque une hausse des infections virales et bactériennes, ainsi que d’autres problèmes de santé.

En plus des éléments mentionnés précédemment, les changements hormonaux de la ménopause et le déséquilibre qu’ils provoquent peuvent avoir des effets importants sur la santé cardiovasculaire, métabolique et osseuse. 

Quelques conseils pour préserver et améliorer sa santé durant la ménopause

Pour affronter la ménopause et renforcer vos défenses, la meilleure option consiste à choisir un mode de vie sain.

  • Pour commencer, adoptez une alimentation équilibrée qui apporte tous les macro et micronutriments (vitamines, minéraux et oligo-éléments) dont votre corps a besoin. Évitez le sucre, les graisses et l’alcool et veillez à boire assez d’eau.
  • Si vous êtes stressée, prévoyez de moments de détente dans vos journées pour limiter son impact sur le système immunitaire. 
  • Si vous avez des problèmes de sommeil qui durent depuis des semaines, il est important de tenter de les résoudre en essayant d’améliorer votre rituel et votre hygiène de sommeil.
  • De plus, essayez de faire du sport régulièrement malgré la fatigue.

Que puis-je faire de plus pour aider mon système immunitaire pendant la ménopause ?

Pour faire face à la baisse des défenses naturelles pendant la ménopause, la micro-immunothérapie peut également être un outil efficace, que ce soit en prévention ou en curatif, en complément d’un mode de vie sain. Grâce à son action de régulation de la réponse immunitaire, elle cherche à soutenir le système immunitaire face aux changements qui se produisent avec l’âge, afin de renforcer la protection de l’organisme et de l’aider à s’adapter de lui-même aux changements induits par l’immunosénescence.

Bibliographie

  1. Gameiro CM, Romão F, Castelo-Branco C. Menopause and aging: changes in the immune system–a review. Maturitas. 2010;67(4):316-320.
  2. Kamada M, Irahara M, Maegawa M, et al. B cell subsets in postmenopausal women and the effect of hormone replacement therapy. Maturitas. 2001;37(3):173-179.
  3. Abildgaard J, Tingstedt J, Zhao Y, et al. Increased systemic inflammation and altered distribution of T-cell subsets in postmenopausal women. PLoS One. 2020;15(6):e0235174.
  4. Ghosh M, Rodriguez-Garcia M, Wira CR. The immune system in menopause: pros and cons of hormone therapy. J Steroid Biochem Mol Biol. 2014;142:171-175.
  5. Desai MK, Brinton RD. Autoimmune Disease in Women: Endocrine Transition and Risk Across the Lifespan. Front Endocrinol (Lausanne). 2019;10:265.
  6. Woods NF, Mitchell ES, Smith-Dijulio K. Cortisol levels during the menopausal transition and early postmenopause: observations from the Seattle Midlife Women’s Health Study. Menopause. 2009;16(4):708-718.

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