L’endométriose est une maladie courante chez la femme, qui touche environ 176 millions de femmes dans le monde. Les mécanismes qui contribuent à son développement sont liés à des facteurs hormonaux, neurologiques et immunitaires, ce qui rend l’identification et la prise en charge de cette maladie assez complexe.

Cette maladie, de nature chronique et inflammatoire, résulte de la croissance d’un tissu similaire à l’endomètre en dehors de son environnement naturel, l’utérus. Cette croissance finit par former ce qu’on appelle des « lésions endométriales », plus couramment dans la cavité pelvienne et les ovaires. Ce tissu se comporte de la même manière que lorsqu’il est dans l’utérus, étant sensible à l’action des hormones ovariennes, comme les œstrogènes et la progestérone, et produisant un saignement cyclique qui entraîne normalement une inflammation et des douleurs intenses au niveau pelvien. Elle est également associée à d’autres symptômes, tels que la fatigue, les règles abondantes et douloureuses, les troubles digestifs, la dépression, les douleurs pendant les relations sexuelles (dyspareunie), etc., qui ensemble entraînent une mauvaise qualité de vie. Il a également été décrit que l’endométriose peut causer une fibrose tissulaire, pouvant même entraîner l’infertilité.

Pourquoi se produit l’endométriose ?

Il n’y a pas encore d’explication acceptée par toute la communauté médicale. L’une des théories les plus acceptées est que pendant la menstruation, il y a un reflux de tissu de l’endomètre à travers les trompes de Fallope, ce qui crée les lésions caractéristiques. Ces lésions peuvent être établies dans d’autres tissus par l’action de certaines cellules du système immunitaire.

Quel est le lien entre le système immunitaire et l’endométriose ?

Des études récentes semblent indiquer que les macrophages, des cellules importantes du système immunitaire, pourraient jouer un rôle important dans le développement de cette maladie. Il a été observé, par exemple, que les macrophages, abondants dans la cavité péritonéale, ont un comportement différent chez les femmes atteintes d’endométriose. Chez une personne en bonne santé, les macrophages agissent comme des cellules présentatrices d’antigènes endométriaux stimulant une réponse des lymphocytes T, qui avec la sécrétion de cytokines telles que linterleukine IL-2 et l’interféron, activent les cellules NK, importantes pour « nettoyer » les restes endométriaux.

Cependant, chez une femme atteinte d’endométriose, les macrophages synthétisent des prostaglandines E2, des facteurs qui favorisent la revascularisation du tissu et des cytokines telles que l’IL-4, l’IL-10 ou le TGF-bêta, qui empêchent directement l’action des cellules NK. Ces sous-populations de macrophages ont également une capacité plus faible de phagocytose et peuvent produire des molécules de signalisation inflammatoire.

Il se produit également une activation des lymphocytes B, ce qui entraîne une synthèse d’anticorps anti-endomètre et d’autres anticorps non spécifiques, déclenchant une réaction auto-immunitaire.

Comment traite-t-on l’endométriose ?

Au fur et à mesure que l’on avance dans la connaissance de cette maladie, de nouvelles voies de possibilités s’ouvrent pour son traitement. Dans son approche, il faut tenir compte à la fois des symptômes qui se produisent, pour améliorer la qualité de vie de la patiente, et de son étiologie, dans laquelle le système immunitaire joue un rôle principal.

C’est pourquoi les stratégies d’immunomodulation gagnent en importance ces dernières années, et sont présentées comme des perspectives d’avenir pour le traitement de cette maladie. À cet égard, la micro-immunothérapie, en tant qu’approche visant à restaurer et à normaliser la fonction immunitaire, peut être, selon le cas, et toujours sous le critère d’un professionnel de la santé, une approche d’intérêt dans l’approche thérapeutique des patientes souffrant d’endométriose.

La micro-immunothérapie utilise des molécules avec une activité immunitaire comme matières premières dans le but de réguler et rééquilibrer une réponse immunitaire déséquilibrée, et peut être utilisée dans les troubles inflammatoires et auto-immuns.

Pour plus de renseignements sur la micro-immunothérapie, cliquez ici.

BIBLIOGRAPHIE

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