Au cœur d’un écosystème en mutation, voici l’un des défis auquel vous serez probablement confrontés : le traitement des infections. Face à ce contexte, afin de protéger notre santé collective et d’assurer l’efficacité des traitements, nous nous trouvons aujourd’hui à la croisée des chemins : l’usage responsable des antibiotiques et le potentiel transformateur de l’immunomodulation. Ces deux approches, bien que distinctes, partagent une mission commune : restaurer et maintenir la santé de manière efficace et durable.

Qu’est-il important de savoir sur ces deux approches ?

Les antibiotiques : entre nécessité médicale et usage excessif

Comme vous le savez, les antibiotiques sont des substances chimiques utilisées pour traiter les infections bactériennes. Vous en avez certainement utilisé tout au long de votre vie avec succès, ce qui vous a permis d’éviter des maladies qui auraient pu s’aggraver sans eux.

S’il est crucial aujourd’hui de mettre l’accent sur le message d’un usage responsable des antibiotiques, la surprescription, souvent inappropriée, d’antibiotiques a engendré un problème de santé publique majeur : la résistance aux antibiotiques. Cette résistance complique non seulement le traitement des infections courantes, mais accroît également le risque de complications et le fardeau économique pesant sur les systèmes de santé.

La modération, clé d’un bon usage des antibiotiques

L’éducation à la santé, tant pour les professionnels de santé que pour les patients, est essentielle pour instaurer une culture de prudence quant à l’utilisation de ces médicaments. De fait, les établissements de santé élaborent des politiques visant à former les professionnels de santé et à sensibiliser le grand public. 

Plusieurs points doivent être retenus :

  • Les antibiotiques ne sont efficaces que contre les infections bactériennes sensibles. Ils sont inutiles contre les infections virales courantes comme les rhumes ou la grippe. Leur usage abusif favorise l’apparition de souches bactériennes résistantes, rendant certaines infections de plus en plus difficiles à traiter.
  • Ils perturbent l’équilibre du microbiote, qui joue un rôle clé dans la défense immunitaire.

Une politique de prescription raisonnée, fondée sur des données actualisées, est essentielle pour préserver l’efficacité des traitements existants.

L’immunomodulation, une ressource précieuse à notre disposition

C’est là que le système immunitaire prend toute son importance, déployant tout son potentiel pour gérer l’infection. Notre immunité est en contact permanent avec les microbes présents dans notre environnement et s’y adapte continuellement, cherchant à bloquer les agents pathogènes. Les stratégies de prévention et de traitement fondées sur l’immunomodulation sont de plus en plus nombreuses, car elles repensent le rôle de l’équilibre immunitaire dans la gestion de l’infection elle-même, en se concentrant à la fois sur le blocage du micro-organisme et sur la capacité de l’hôte à combattre l’infection.

La spécificité et la mémoire immunitaire sont deux éléments clés de notre système de défense. Notre organisme dispose d’un système intelligent « prêt à l’emploi » qui reconnaît et gère les agents pathogènes de manière unique. Lors de la première exposition à une infection, le système immunitaire produit une variété d’anticorps capables de bloquer un large éventail de protéines spécifiques à l’agent pathogène. Cela permet de neutraliser l’agent pathogène, même s’il modifie certaines de ses protéines. De plus, le renforcement de la réponse immunitaire offre une protection contre plusieurs agents pathogènes simultanément et à long terme grâce à la création de cellules immunitaires mémoire. Ces cellules se souviennent des agents pathogènes rencontrés, ce qui accroît la rapidité et l’efficacité de notre réponse à une réinfection. C’est comme relire un vieux livre avec des notes en marge pour une compréhension plus approfondie.

L’approche immunomodulatrice revêt une importance particulière dans le cas d’une infection chronique, où le pathogène utilise les cellules hôtes pour échapper au système immunitaire. Améliorer la fonction immunitaire pourrait prévenir les effets néfastes sur le microbiote de l’hôte chez ces patients ou réduire le risque de transmission.

L’immunomodulation est un exercice d’équilibre.

Un autre des avantages de l’immunothérapie réside dans l’intensité de la réponse immunitaire elle-même. Ces dernières années, nous avons constaté que la maladie infectieuse ne dépend pas uniquement de l’action du pathogène, mais aussi de l’intensité de notre réponse immunitaire. L’immunité joue un double rôle : elle agit comme un bouclier protecteur et comme un régulateur avisé. Comprendre les mécanismes clés de l’immunité nous offre des pistes pour rétablir l’homéostasie et revenir à l’état initial. C’est pourquoi moduler les réponses immunitaires, grâce à l’immunothérapie, offre le potentiel de personnaliser davantage les traitements, afin d’éviter des réactions excessives, en veillant à ce que notre système de défense fonctionne avec la précision d’un maître artisan : ni trop, ni trop peu, mais juste ce qu’il faut.

Micro-immunothérapie : vers une santé durable et résiliente

Il est essentiel de reconnaître que les antibiotiques et l’immunomodulation constituent des éléments fondamentaux d’une approche globale de la santé. Leur objectif commun est de nous permettre de vivre pleinement et en bonne santé en réduisant le risque de récidive. Grâce à un usage judicieux des antibiotiques et au renforcement des défenses naturelles, nous pouvons bâtir un avenir plus sain.

En restaurant et en normalisant la fonction immunitaire, il est possible de réaliser un travail de fond qui produit des effets durables pouvant changer l’histoire de santé de la personne. Cette approche est précisément celle que poursuit la micro-immunothérapie, dont l’objectif est de se synchroniser avec les mécanismes du corps dans un environnement en constante évolution, en investissant dans les propres mécanismes de défense naturelle de l’organisme et en favorisant une immunité plus robuste et adaptable. Cette thérapie cherche à optimiser la tolérance des traitements de soutien immunitaire et leur compatibilité lorsqu’ils sont utilisés dans des stratégies combinées.

En résumé, en misant sur une prévention et un traitement intelligents, il est possible de réorienter notre santé individuelle et collective vers des pratiques durables, préservant ainsi les ressources thérapeutiques pour les générations futures.

Bibliographie

  1. Organización Mundial de la salud. Resistencia a los antibióticos [Internet]. 31 de julio de 2020. Disponible en: https://www.who.int/es/news-room/fact-sheets/detail/antibiotic-resistance.
  2. Agencia Española de Medicamentos y Productos Sanitarios. Plan nacional frente a la Resistencia a los Antibióticos (PRAN) [Internet]. Disponible en: https://www.resistenciaantibioticos.es/es.
  3. Wallis RS, O’Garra A, Sher A, Wack A. Host-directed immunotherapy of viral and bacterial infections: past, present and future. Nat Rev Immunol. 2023;23(2):121-133. doi:10.1038/s41577-022-00734-z
  4. Prestinaci F, Pezzotti P, Pantosti A. Antimicrobial resistance: a global multifaceted phenomenon. Pathog Glob Health. 2015;109(7):309-318. doi:10.1179/2047773215Y.0000000030
  5. Qadri H, Shah AH, Alkhanani M, Almilaibary A, Mir MA. Immunotherapies against human bacterial and fungal infectious diseases: A review. Front Med (Lausanne). 2023;10:1135541. Published 2023 Apr 14. doi:10.3389/fmed.2023.1135541

FR Registro espacio profesional Labo'life

Comments are closed.