« L’existence d’une relation intime entre sommeil et immunité est bien établie ». C’est ce qu’indiquent les Drs. B. Rouhault, H. Lepetit, M.P. d’Ortho, et X. Drouot dans une publication parue en 2006 dans la revue « Sommeil et Vigilance » de la Société française de recherche et médecine du sommeil, sur les interrelations entre le sommeil et l’état immunitaire.

 D’une part, les oscillations du sommeil et du rythme circadien peuvent influencer le statut immunitaire mais d’autre part l’état du système immunitaire peut aussi avoir des conséquences sur la qualité du sommeil.

 Relation entre le sommeil et le système immunitaire

Toutes les espèces de la planète souffrent des changements cycliques de leurs fonctions biologiques. Lorsque la durée de ces cycles s’étale sur environ 24 heures, ils sont appelés « rythmes circadiens ». Chez l’homme, le rythme circadien est perçu principalement dans l’alternance éveil/sommeil, mais il peut aussi être observé ailleurs, par exemple dans les paramètres immunologiques. Ceux-ci présentent des oscillations dont le rythme est imposé par la lumière et l’obscurité. Ainsi, par exemple, le nombre de cellules T naïves circulantes et la production de cytokines pro-inflammatoire telles que l’IL-12 augmentent pendant la nuit, tandis que le nombre de leucocytes effecteurs cytotoxiques et la production de cytokines anti-inflammatoires telles que l’IL-10 augmentent au cours de la journée.

La privation de sommeil peut altérer cette horloge biologique et provoquer des conséquences graves pour le système immunitaire.

Certains auteurs affirment que les altérations immunitaires sont le résultat du stress provoqué par le manque de sommeil. Ces données sont confirmées dans une étude menée par une équipe de chercheurs anglo-néerlandais et publiée en 2012 dans la revue « Sleep ». En comparant la densité de globules blancs dans le sang prélevé avant et après une nuit sans sommeil, les scientifiques ont constaté une augmentation significative des granulocytes circulants. Cet effet est un indice d’activation manifeste du système immunitaire et représente la réponse immédiate qui survient après une exposition au stress. L’effet à long terme de la privation de sommeil peut contribuer au développement de diverses maladies.

Néanmoins, le système immunitaire peut avoir une influence sur le sommeil. Comme cela est suggéré dans l’article publié dans la revue « Sommeil et Vigilance » : « […]les cytokines jouent un rôle physiologique dans le sommeil ». Diverses cytokines pro-inflammatoires, telles que l’IL-1β et le TNF sont essentielles pour la régulation du sommeil, car si l’activité de ces cytokines est bloquée par des anticorps ou des antagonistes à leurs récepteurs, le sommeil diminue. De même, les cytokines anti-inflammatoires telles que l’IL-4 ou l’IL-13 qui inhibent la production de cytokines favorisant l’endormissement, citées ci-dessus, peuvent entraîner une diminution du sommeil.

En résumé, nous pouvons dire que les alternances rythmiques entre le sommeil et l’éveil sont importantes pour le bon fonctionnement du système immunitaire mais aussi que l’équilibre immunitaire joue un rôle important dans la qualité du sommeil.

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